L’actrice belgo-italienne Catherine Spaak, qui avait fait sa carrière entre la France et l’Italie, devant la caméra de Jacques Becker, Dino Risi ou encore Dario Argento, est décédée ce dimanche 17 avril à 77 ans.
Victime en 2020 d’une hémorragie cérébrale qui l’avait beaucoup affaiblie et provoqué des crises d’épilepsie, elle s’est éteinte dans une clinique romaine, a rapporté lundi la chaîne de télévision Rai 1.
«Le 25 juillet [2021], elle a fait une troisième attaque et malheureusement à partir de ce moment elle a vécu un très long calvaire», a témoigné sa sœur, l’actrice Agnès Spaak. «Elle est partie tranquillement, je suis restée à ses côtés jusqu’à la fin», a-t-elle ajouté.
Fille du scénariste belge Charles Spaak et de la comédienne française Claudie Clèves, mais aussi nièce de l’ancien Premier ministre belge Paul-Henri Spaak, un des «pères fondateurs» de l’Europe, Catherine Spaak était née le 3 avril 1945 en France, à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine.
Actrice, chanteuse et animatrice de télévision
Au total, elle a tourné dans quatre-vingts long-métrages pour le cinéma et la télévision. Elle est apparue dans le film «Le Trou» de Jacques Becker, avant de partir en Italie où elle deviendra une actrice et animatrice vedette tant au cinéma qu’à la télévision.
«Je ne voulais pas être actrice mais danseuse classique, j’étais malheureusement trop grande à l’époque. Mais faire ce métier m’a sauvée», racontera-t-elle après son hémorragie dans l’une de ses dernières interviews.
Elle était aussi apparue dans «Le Fanfaron» de Dino Risi, «Le chat à neuf queues» de Dario Argento, ou encore «Week-end à Zuydcoote» de Henri Verneuil.
En France, elle avait incarné Reine dans la série «Une famille formidable», avant d’y être remplacée lors de la saison 3 par Béatrice Agenin.
Chanteuse à ses heures perdues, Catherine Spaak avait aussi notamment enregistré en 1963 le titre «Quelli della mia età», adaptation de «Tous les garçons et les filles» de Françoise Hardy.
De 1988 à 2002, elle avait également animé un talk-show pour les femmes sur Rai 3, où elle avait reçu entre autres Catherine Deneuve, Monica Bellucci, Isabel Allende et Ornella Muti.
pluie d’hommages à «une artiste éclectique, cultivée et élégante»
«Adieu à la sensualité et la rébellion», a réagi lundi le grand quotidien italien La Repubblica. Sur Twitter, le président du festival de Cannes Pierre Lescure a rendu hommage à sa «beauté juvénile et libre», tandis que l’écrivain Henry-Jean Servat a salué «l’éternelle adolescente du cinéma italien».
Catherine Spaak…Elle nous a quitté à Rome où elle a surtout vécu , après ses débuts français et malgré les réticences de son père , le scénariste Charles Spaak.
Sa beauté junenile et libre , sa modernité font son succès dans les années 60.Beaucoup en Italie.Elle avait 77 ans. pic.twitter.com/y3evevPWVZ
— Pierre Lescure (@pierrelescure) April 17, 2022
#CatherineSpaak, montée au ciel, à Rome, à 77 ans, reste à jamais l’éternelle adolescente du cinéma italien. Héroïne de comédies acidulées où son charme sauvage et ses moues poupines firent merveille, elle incarne avec pep l’épopée pétillante de la Dolce vita pic.twitter.com/a5V1N4R6RB
— Henry-Jean Servat (@HenryJeanServat) April 18, 2022
En Italie, le ministre de la Culture Dario Franceschini a évoqué «une artiste éclectique, cultivée et élégante qui avait trouvé en notre pays une maison qui l’a accueillie et aimée». Catherine Spaak avait été mariée quatre fois et avait eu deux enfants.
CATHERINE SPAAK.
pic.twitter.com/0mXrOJhnlD— Luca Dantonio (@dantonio_luca) April 18, 2022